Andrzej SMOCZYNSKI
Les sentiers d’ombre. Mémoire de l’Unisme.
12.05>27.05.2018

Andrzej Smoczyński est né le 27 février 1944 à Brest-sur-le-Boug, ville polonaise alors nommée Brest Litovsk (Brześć Litewski). Il est décédé à Łódź, en Pologne, à l’âge de 66 ans, le 6 février 2010. La ville, l’école d’art et le musée d’art se sont associés pour une cérémonie d’hommage funèbre à celui qui aura contribué à faire de Łódź ″la ville du graphisme″. L’exposition au DomaineM présentait 26 estampes de l’artiste. Nous remercions Monika Jeziorowska sans qui cette exposition n’aurait pu avoir lieu.

Meilleur élève du meilleur élève de Wladyslaw Strzemiński à l’école de  Łódź, en Pologne,  Andrzej Smoczyński était un brillant praticien de l’estampe – qu’il s’agisse d’impression en taille douce (druk wkesly) ou en bas-relief (wypuklodruk), d’héliogravure (wklestodruku) ou de sérigraphie (sitodruku) voire de gaufrages – l’estampe demeurant  à certains égards un héritage d’époques incertaines où les matériaux étaient difficiles d’accès et où il convenait de s’arranger avec les moyens disponibles. Le travail de Smoczyński démontre à l’évidence qu’une grammaire formelle contrainte et le simple jeu des potentialités qu’offrent le noir et le blanc (l’ombre et la lumière), donnent à l’artiste la possibilité de révéler son inventivité et son talent. Le langage “post-strzemińskien” de Smoczyński est toujours d’une grande élégance, et sa finesse de dentelle ou de guipure blanche glisse frontalement sous nos yeux. Il n’y a certes pas de proximité privilégiée pour observer ces estampes : à distance, la texture diaphane des gazes superposées détermine un espace fluide, gorgé d’une lumière intérieure, où les formes, fragiles, se résument à de très fins sillons et à des figures géométriques distendues où dominent le carré et le triangle. L’ensemble est un brouillage optique où flottent, comme des fantômes, des mousselines insaisissables, image de la fluidité du monde et des êtres et de leur caractère inaccessible. Les “sentiers d’ombre” (titre de certaines œuvres) d’Andrzej Smoczyński invitent ainsi à partager le secret et la plénitude de la rencontre.    

EDITION : les cahiers / n°13 Les sentiers d’ombre d’Andrzej Smoczynski. Mémoire de l’Unisme – Michel Cegarra, « Mémoire de l’Unisme. Une avant-garde artistique polonaise devant le temps » suivi de « Andrzej Smoczynski. Une esthétique des sentiers d’ombre » – « Repères chronologiques » – « Repères bibliographiques » – « Les cahiers/images », format A5, 68 pages, 20 illustrations couleurs, édition DomaineM, mai 2018 – 10 €.