« L’origine de la géométrie » est la troisième exposition au DomaineM de l’artiste invité Thibaud Thiercelin qui vit et travaille à Ainay-le-Château, dans le pays de Tronçais. Une intuition et une visite d’atelier sont à l’origine de ce projet : soucieux de contrôler le mouvement de sa création – son dynamisme entropique – l’artiste met régulièrement en oeuvre différentes options pour instaurer des stabilités et offrir des équilibres. La géométrie, « chair du monde » selon Husserl (L’origine de la géométrie, 1934), ouvre à l’homme les territoires de l’objectivité et de la « communauté rationnelle ». Cette « chance » qui est aussi une « menace » – selon le mot de Jacques Derrida, dans son introduction au texte de Husserl – traverse également l’acte d’image chez Thibaud Thiercelin, où les constructions, les dispositifs, les appareillages, s’ils travaillent à rendre habitable la peinture, mettent aussi en péril son énergie. La géométrie, constamment sollicitée et contredite, apparait alors dans la peinture de l’artiste comme le monde du souhait et de l’inquiétude à la fois.
« Il ouvre le temps, quitte la file, rompt la chronique, disloque la séquence, éprouve la limite, ouvre un espace. » Michel Deguy, Actes, 1966.
EDITION : les cahiers / n°16 Thibaud Thiercelin temps, chronique, séquence, limite, espace – Sommaire : Michel Cegarra, « L’origine de la géométrie. Les voyages d’Euclide » suivi de « Les solitaires. Quelle petite image perdue au fond du tableau ? », de « L’hospitalité des corps-langages » et de « Visio, somnia, phantasmata. A propos de la peinture de Thibaud Thiercelin » – « Biographie de l’artiste » – « Les cahiers/images », format A5, 68 pages, 19 illustrations couleurs, édition DomaineM, mars 2019 – 10 €.