Gabriel F. intervient sur des processus (le mouvement des nuages, les vibrations des branches d’arbres, l’oscillation des brins d’herbe, l’immobilité et le mouvement imperceptible du monde, les gestes de la marche, de l’attente, de l’orientation…), il note des états de pensée et saisit des passages. Réduit à l’infime et infini déplacement, appréhendé par le seul jeu des gris, le monde redevient lisible pour ce qu’il est : l’espace même de la perte de notre séjour ici bas. Aux oeuvres peintes et dessins, disposés en figures aléatoires, l’artiste intègre la présence d’objets en plomb fondu et martelé : un bâton de berger, une boussole, une pierre de plomb. Une tête de plomb, à l’écart dans la bibliothèque, roule dans sa bassine d’étain qu’une chaînette étirée de perles de terre rattache à ce qui est en haut, image de notre alte sapere, vivant et démuni.
Gabriel F., artiste secret, également scénariste, développe une oeuvre rare, intransigeante, liée au monde comme il va dont elle pourrait bien tenir lieu de langue.
Ciel, 2016, h/t, 50×61 cm + Pierre, ciment peint, 2016, L. 32 cm 
Ciels et cieux, 2014-2016, h/t, 18×24 cm chaque
Verdure, 2015, impression laser sur papier chiffon, 30×40 cm 
Verdure, 2015, impression laser sur papier chiffon, 30×40 cm
Ciel, 2016, huile sur toile, 114×160 cm
Bâton, 2016, plomb fondu et martelé, h. 90 cm 
Pierre, 2016, plomb fondu et martelé, h.18 cm